Hello
Moi c’est Delphine YEO, assistante virtuelle et heureuse collaboratrice de MJY Consulting☺. Aujourd’hui, je prends les rênes du blog pour ce petit billet d’humeur.
L’année 2020 avait pourtant très bien commencé. Les projets prévus commençaient à prendre forme. L’organisation familiale était bien rôdée. Tout s’est arrêté brusquement en mars lorsqu’il a fallu être confiné. Non pas seules, mais avec ses peurs et angoisses, son travail et ses enfants. En tant que femme, maman et jeune entrepreneure, les choses ne sont généralement pas très faciles. Le confinement a aggravé cette situation. Beaucoup de femmes ont dû faire face à un véritable chamboulement dans leur quotidien. Cette organisation plus ou moins établie allait voler en éclats. Et donner lieu à nombre de questionnements et de prises de tête. Penser clients, développement de l’entreprise, devoirs, repas, tout à la fois, n’a pas été si simple. Je vous raconte comment j’ai vécu cette période si particulière.
Comment j’ai vécu mon confinement
Pour poser le cadre, je suis maman de deux enfants : une fille de 7 ans et un garçon de 3 ans. Depuis la fin de mon CDD en octobre 2019, j’ai décidé de faire une pause pour réfléchir à la suite de ma carrière professionnelle. Le salariat m’avait alors laissé un goût amer. Me ressourcer auprès de ma famille et consacrer du temps à mes enfants, était à ce moment-là indispensable. De plus, ma micro entreprise existait déjà depuis 2017. Je n’avais donc qu’à réfléchir à quoi en faire. Mon compagnon lui, préparait déjà un voyage à Montréal. Une opportunité professionnelle se présentait à lui. Nous savions donc en début d’année qu’il partirait pour quelques mois.
Je l’avais donc anticipé, le fait de me retrouver seule avec mes enfants et de devoir gérer le quotidien. Mon tempérament de personne anxieuse m’avait poussée à imaginer tous les scénarios possibles. Savoir qui appeler pour me garder les enfants si besoin. Établir des routines pour ne pas me laisser submerger, etc.
Ce que je n’avais pas imaginé, c’était que tout allait s’arrêter du jour au lendemain. Que mes routines établies n’allaient finalement pas me servir. Mon compagnon prenait l’avion que même pas une semaine après, le confinement a été décidé en France !
Ma première réaction a été de me demander comment j’allais pouvoir occuper mon fils de 3 ans. Si vous avez des enfants, vous le savez, 3 ans, c’est l’âge le plus redouté, celui où on s’endort à 20 heures, épuisé par son enfant. Cet âge où on remercie tous les jours le ciel de nous avoir permis d’avoir une place en crèche.
Après quelques jours de questionnement et de mini déprime face à ce qu’allait devenir mon quotidien, j’allais bien mieux. Il faut aussi dire que nous avions un peu anticipé la situation. Au vu de ce qui se passait dans les autres pays, nous avions fait le plein de courses par exemple. Non, je n’ai pas fait partie de ceux qui ont dévalisé le rayon papier hygiénique du super marché. Néanmoins, j’ai dévalisé le rayon lait végétal, je l’avoue. Mon fils ne boit que ça au petit-déjeuner et il était hors de question d’en manquer. Je n’avais donc aucun stress par rapport au contenu de nos assiettes.
Je n’avais non plus aucun stress par rapport à une activité salariée qu’il aurait fallu gérer. Pas de compte à rendre à un employeur qui aurait mis un télétravail de dernière minute en place, avec toute la mauvaise volonté du monde. Pas de chômage partiel et de perte de salaire à prévoir. J’étais aux prémices de mon activité d’assistante virtuelle en freelance. Je réfléchissais encore à l’articulation mon activité. Certes, c’était déjà du travail, mais pas encore stressant à ce stade.
De plus, très casanière et d’un tempérament plutôt réservé, je fais partie de ces personnes pour qui le confinement a finalement été une vraie pause dans la vie. Un moment privilégié pour souffler et repenser certains pans de sa vie. Sur cet aspect, on aurait pu être confiné 3 mois de plus. J’en aurais encore bien profité. J’ai vécu ce que les autres appellent enfermement, très sereinement. En tous cas de manière introspective. C’était déjà mon quotidien. Les bruits extérieurs me stressent et génèrent en moi un mauvais dynamisme. L’impression d’être poussée par la vague à faire des choses, à honorer des rendez-vous, sans en avoir la maîtrise ou même le choix. Seule, j’aurais vécu cette période comme une retraite, c’est un peu ce que j’ai fait d’ailleurs, réveillée de là à chaque fois par la réalité : les enfants.
Mon souci principal au début a justement été la scolarité de ma fille.
Le plus difficile : les enfants et les devoirs
Elle était au CP, classe importante. La lecture, l’apprentissage de façon générale, c’est à ce moment-là qu’on l’acquiert. L’envie d’aller à l’école, et au-delà, l’envie d’apprendre, se développe dès ce niveau. Je n’avais donc aucune envie qu’elle passe à côté de son année.
Même si l’école a eu du mal au début à se positionner et appréhender les outils digitaux pour les devoirs, je dois avouer avoir été finalement bien outillée pour aider ma fille dans sa progression. Entre devoirs en ligne, plutôt ludiques, et ceux envoyés par mail par la maîtresse tous les jours, il y avait de quoi faire. Il y en a cependant eu des inconvénients à tout cela.
Recevoir les devoirs par mail imposait de les imprimer, en tous cas pour certains. Ce qui supposait de posséder une imprimante chez soi et surtout des cartouches d’encre, pas vides ! En trouver à cette période relevait du miracle. J’ai épuisé, secoué et re secoué les cartouches que j’avais. J’ai imprimé en noir et blanc puis en couleurs même quand tout était en noir. Je n’ai jamais autant épuisé mes cartouches d’encre. Ni fait autant de recherches pour trouver des cartouches de remplacement, car celles d’origine se vendaient à prix d’or. Les boutiques en ligne ont aussi fait face à la restriction du service de poste.
Par ailleurs, aider son enfant à réaliser ses devoirs tous les soirs est une chose. Lui faire faire l’école à la maison en est une autre. Est-ce que je fais bien ? Suis-je assez pédagogue ? Assez patiente ? Pas trop indulgente ? Ou au contraire trop sévère sur certaines choses ? Combien de temps en réalité ont-ils besoin de travailler ? Combien de temps dure la récréation (!) et donc combien de temps de pause dois-je lui accorder ? Dois-je la réveiller comme si elle se rendait à l’école ? Pour avoir une journée complète et ainsi réaliser tous les exercices ? Et comment faire en sorte de la garder concentrée quand, à la maison, presque tout est sujet à distraction ?
Car oui, au départ, il s’agissait de devoirs à faire. Mais de plus en plus, il a fallu véritablement organiser les choses et bien les articuler. Français le matin, mathématique l’après-midi, leçons et exercices, révision de la leçon de la veille, etc.
J’avoue avoir été un peu voire beaucoup débordée par l’organisation que tout cela demandait. Par l’organisation que je voulais mettre en place. Celle que je trouvais optimale pour favoriser l’apprentissage de ma fille.
À cela, se sont ajoutés d’autres questionnements : comment j’occupe son frère pendant qu’elle travaille ? Toute la journée ? Je l’enferme dans sa chambre ? Ou je le cloue devant la télé ? Aucun pédopsychiatre n’était assez audible pour m’empêcher de laisser mon enfant devant la télé… Et à quel moment je peux la laisser se débrouiller seule pour ses devoirs pendant que je prépare le repas ? Et puis n’est-ce pas sévère de ma part d’imposer des siestes… longues… pour souffler un peu et quand même avancer dans la mise en place de mon activité en freelance ?
Lancer son entreprise pendant le confinement
Quelle folie me direz-vous ?! Lancer son activité en plein confinement ? Était-ce le bon moment pour se lancer ? D’ailleurs, Marie-Josée vous donne des pistes de réflexion à ce sujet, dans cet article que je vous invite à lire.
J’avoue ne pas m’être véritablement posé la question dans ce sens. Cela fait plusieurs années que je baigne dans le monde de l’entrepreneuriat, que je me forme, que je côtoie des entrepreneurs et que j’en avais la volonté. Me lancer n’était donc qu’une question de temps. J’étais en plus dans les conditions pour le faire, en tous cas les conditions qui me convenaient. Je n’avais pas d’emploi, je touchais une allocation chômage qui m’assurait une petite sécurité. Je réfléchissais déjà à cette éventualité les mois précédant le confinement. Alors oui, il m’a paru logique et normal de me lancer à ce moment-là simplement parce que je me sentais prête. Et que pour moi, malgré le contexte, c’était le moment ou jamais. Le moment de tester mon activité, le moment de voir si j’étais capable de prospecter.
Il est certain que la nature de mon métier y est pour beaucoup et que tout entrepreneur, tout freelance n’aurait pas pu avoir la même réflexion à cause du contexte économique.
Je suis assistante virtuelle, assistante digitale est un terme plus juste. Ma mission est de permettre aux entrepreneurs de rester focus sur leur cœur de métier. Je les aide à mettre en place des processus pour déléguer facilement les tâches qui leur prennent du temps. Et ne leur permettent pas de développer leur activité comme ils le souhaiteraient. À l’ère du tout digital et encore plus pendant cette période où certains ont eu du mal à appréhender les outils en ligne dans leur activité au quotidien, mon métier fait complètement sens. À mon avis en tous cas !
Il importe aujourd’hui, pour ceux qui doivent reconquérir des clients, de développer leurs entreprises. Cela passe notamment par le développement de nouvelles offres, par une communication digitale efficace. Difficile de réaliser tout cela seul ou même en petite équipe, lorsque l’opérationnel demande déjà du temps. Si je peux alors apporter un petit peu de répit et de liberté d’esprit à ces entrepreneurs, ils sortiront la tête haute de cette crise.
Cette réflexion m’a donné la conviction que c’était le bon moment. Et la force de travailler mes persona, mes offres, ma stratégie digitale pendant les siestes des enfants (longues je vous disais). De peaufiner tout cela des nuits entières et de commencer en même temps à prospecter.
Avec un peu de recul, la chance a vraiment été de mon côté pendant toute cette période de confinement. Car avec un peu de culot, j’ai proposé mes services à un premier client, trouvé sur instagram et pu signer un premier contrat. Sur du long terme en plus. Rien de mieux pour vous donner de l’assurance et de la confiance pour continuer.
Aussi, adepte du learning by doing, j’ai pu ajuster mes offres, orienter mes apprentissages et spécialités, grâce à ce premier client.
Alors oui, la fin du confinement a été beaucoup plus rude, car il y avait déjà les enfants et la maison à gérer. Et en plus de mettre en place mon activité, il fallait rendre des comptes à un client. Il fallait également continuer de prospecter et faire en sorte d’avoir une activité viable. Tout cela en prenant bien en compte que nous allions connaître une crise. Et que les clients seraient de plus en plus rares.
La charge mentale que tout cela génère est énorme. La fameuse égalité homme-femme dont on parle tant se mesure aussi et surtout dans ce genre d’expérience. Il ne s’agit pas ici de comparer des salaires et des chiffres, mais d’être dans le concret. Les hommes, ont-ils eu à s’occuper des mêmes choses ? Se sont-ils autant investis dans l’organisation maison-école-travail ? Je pense que oui, pour certains. Mais je reste persuadée que les femmes ont été plus nombreuses à gérer ces contraintes. Et que cela n’est malheureusement pas prêt de s’arrêter. Tout cela impacte fortement l’entrepreneuriat féminin. Certaines en viennent à devoir choisir entre gestion des enfants et activité entrepreneuriale. Serons-nous obligés de laisser de côté nos entreprises, abandonner nos rêves, pour être certaines que nos vies familiales se portent bien ? Quelques éléments de réflexion dans cet article.
Comment avez-vous vécu le confinement en tant que maman et entrepreneure ? Dites-le moi en commentaire. Je suis curieuse de le savoir.
Cette réflexion sera également le point de départ de la prochaine session de « MON WEEK AVEC », à Toulouse.
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