Tout au long du mois d’octobre dernier nous avons honoré les ‘survivors’ du cancer du sein, participé activement à la lutte contre ce fléau via des initiatives locales et régionales. Nous avons rencontré et discuté avec des malades, personnes en rémission. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, nombre d’entre elles retournent au travail dès que leur état le leur permet. Incontestablement, avoir l’opportunité de reprendre le travail est un atout dans le processus de guérison. C’est d’ailleurs valable pour toutes les personnes malades. Longue maladie, arrêts à répétition ou prolongés, pour les salariés malades l’employeur est tenu au principe de non-discrimination, dû à l’état de santé du malade.
Comment fonctionne-t-on aujourd’hui en France ?
Tout commence par un arrêt de travail (voire des arrêts à répétition). Cette décision sonne comme une sentence, une punition. Elle matérialise le fait de devoir concentrer ses efforts sur sa guérison. Ce n’est pas évident à gérer pour beaucoup de personnes car l’ennuie guette. L’arrêt de travail prescrit par le médecin, le malade bénéficie d’aide en fonction du cadre réglementaire en vigueur. Pour les salariés tout se gère à la Caisse Primaire d’Assurance Maladie pour déterminer leurs indemnités journalières, les indépendants peuvent se renseigner auprès de leur assurance complémentaire. Les fonctionnaires quant à eux sur demande à leur médecin traitant, bénéficier d’un congé maladie de 12 mois. Lorsqu’on est en recherche d’emploi, le droit à percevoir des indemnités journalières dépend de sa situation au pôle emploi.
Une fois la maladie déclarée et enregistrée, en fonction du traitement à suivre, il est possible avec l’accord de son médecin de :
- Reprendre son activité à temps partiel ou complet
- Solliciter un reclassement professionnel
- Prendre sa retraite (anticipée) si on est âgé de plus de 60ans
- Etre mis en invalidité de travail si on est âgé de moins de 60 ans
Le Mi-temps thérapeutique
Afin de permettre au salarié de se réadapter progressivement à son environnement de travail, il peut bénéficier d’une reprise de travail à temps partiel, un mi-temps thérapeutique. Les modalités sont à déterminer avec son employeur.
Le mi-temps thérapeutique doit être prescrit par le médecin traitant du salarié (ou le médecin qui a prescrit le premier arrêt de travail) et faire l’objet d’un accord par le service médical de la caisse d’assurance maladie. En cas de prise en charge, la caisse de Sécurité sociale dont relève l’assuré (le salarié) fixe le montant et la durée de versement des indemnités journalières.
L’Aménagement de poste
Après son traitement, si le salarié est déclaré inapte par son médecin, l’employeur doit lui proposer des missions et activités plus appropriées à sa situation, ses capacités. Les nouvelles missions doivent bien entendu prendre en compte les préconisations et indications du médecin du travail. C’est ce dernier qui formule un avis sur l’aptitude du salarié à exercer une des activités de l’entreprise, en lien ou non avec le poste précédemment employé.
Malgré tous ces dispositifs, l’inquiétude d’être placardisé ou encore licencié semble très présente chez les malades. Sachez-le, la maladie ne constitue pas en soi un motif de licenciement. Cependant, les absences répétées, les arrêts prolongés perturbent la marche de l’entreprise. L’inaptitude physique constatée par le médecin du travail, peut également, au terme d’un processus particulier, conduire au licenciement du salarié.
Aider à affronter la maladie c’est aussi favoriser les sentiments positifs auprès du malade. On se sent utile, vivant, le retour à l’emploi permet de ne pas sombrer complètement dans un océan de pensées négatives
à votre avis, l’herbe est-elle plus verte ailleurs ? connaissez-vous d’autres pratiques visant à aider les malades à réintégrer leur poste, trouver une nouvelle place dans l’entreprise ?
Pour aller plus loin :