Voilà une phrase qu’on n’entend pas souvent. Et pourtant, si on vous donnait 10centimes à chaque fois que les solopreneurs la formulent dans leur tête, vous seriez riche. Avoir peur c’est perçu comme une fragilité. Un défaut pour certains. Un point sur lequel il ne faut surtout pas communiquer, au risque de ne plus paraitre fiable. Et pourtant, on est tous dans le même bateau. La peur nous gagne !
La peur est une émotion qui semble apparaitre lorsque nous nous sentons vulnérable/menacé. Une émotion nécessaire et malgré tout ce qu’on pourrait croire sur elle, il est tout à fait possible de l’apprivoiser ou du moins d’apprendre à avancer avec elle. Quand on emprunte le chemin de l’entrepreneuriat, elle devient une amie proche. Alimentée par l’incertitude, l’insécurité ou encore la prise de risque permanente. Si vous êtes ici, si vous lisez ces mots, c’est probablement que ce n’est plus un scoop pour vous.
On s’engage sur ce chemin avec une certaine appréhension mais aussi une confiance certaine en nos capacités. On construit une structure solide, qui s’appui sur une équipe formidable. Les choses avancent dans la bonne direction et se développent assez rapidement. Mais soudain, c’est le drame. Les problèmes se ramènent.😩 Les bénéfices sont en baisse, les nouveaux clients se font rares et un seul coup d’œil aux finances suffit à provoquer une véritable crise d’angoisse. Vous connaissez ce sentiment. Cette sensation d’enfoncement dans l’estomac qui survient lorsque votre entreprise prend un tournant peu rassurant.
À moins d’être Mark Zuckerberg ou Bill Gates, si vous êtes entrepreneur, à la tête d’une entreprise, il y a de fortes chances que vous ayez déjà ressenti cette sensation au moins une fois. Notamment si vous vous retrouvez à gérer une activité dont la tendance est à la baisse. Mais la façon dont vous prenez les choses en main peut faire la différence entre un succès continu et un épuisement destructeur.
Ce n’est pas fatalement un échec à venir. Et cette situation, d’autres l’ont vécu avant vous. Vous êtes confronté aux mêmes défis que tous les indépendants à un moment donné.
C’est vrai que la plupart des indépendants n’échouent pas parce qu’ils sont incapables de gérer une entreprise rentable et durable. L’échec survient parce qu’ils sont submergés par la pression de la gestion de leur activité, et qu’ils s’épuisent physiquement et moralement.
Cette situation n’est pas nécessairement du fait de l’entrepreneur ! Personne ne peut vous empêcher de vous en vouloir. Ni même d’avoir l’impression que vous ne vous remettrez jamais de cette situation difficile. Cette période fait partie intégrante du jeu. Cependant, il est important de vous remettre au travail et de reprendre le contrôle de votre vie !
Faites-vous partie de ces solopreneurs qui s’inquiètent constamment de l’argent ?
Si oui, vous n’êtes pas seul. L’argent c’est « le nerf de la guerre »comme on dit.
De nombreux solopreneurs ont pris l’habitude d’en faire le baromètre de la santé de leur entreprise. Ce qui peut avoir un impact considérable sur leur moral. Mais voilà : Il est tout à fait possible de surmonter cette inquiétude et la transformer en un atout.
Concrètement :
- Vous travaillez tout le temps, et ça ne vous mène nulle part. Du moins en avez-vous l’impression.
- Vous vous sentez coincé, et cela commence à avoir des conséquences sur votre santé mentale.
- L’argent est une préoccupation majeure en ce moment pour vous. – probablement plus que vous ne devriez l’être – Ce qui a pour conséquence d’affecter votre capacité à prendre de bonnes décisions.
Pourquoi j’en parle ? Parce que j’en ai moi même fait les frais. Comme de nombreux solopreneurs avant moi, j’ai pris de décisions guidées par la peur. La peur de manquer, celle de planter ma boite, ou encore celle de me retrouver à la rue. Je suis consciente de ce que ces craintes m’ont coûté à long terme, et avec le recul, je suis en capacité d’en parler.
Les décisions prises sous l’emprise de la peur, la précipitation et le joug de l’incertitude m’ont couté : mon moral, ma tranquillité d’esprit, et globalement ma santé. Je sais aussi combien elles m’ont coûté financièrement : quelques milliers d’euros de revenus perdus et d’innombrables heures gaspillées sur des projets qui n’ont pas abouti (et qui ont parfois été néfastes à ceux qui ont abouti par la suite).
Sur ce coup-là, je peux attester fermement que la peur a été une mauvaise conseillère. Bien qu’elle soit utile dans certains cas, qu’elle nous préserve de bien des tracas, en ce qui concerne les décisions d’affaires, la peur biaise complètement notre vision des choses.
Les deux exemples ci-dessous arrivent souvent quand la peur régi nos prises de décisions.
La peur nous fait oublier la notion de ‘client idéal’
Lorsque les affaires sont en baisse, il peut être difficile de garder à l’esprit son avatar/ client idéal. Au lieu de cela, on saute en général sur l’occasion de travailler avec la première personne qui se présente. Le problème avec ce scénario est que vous pouvez vous retrouver avec une multitude de clients qui :
- Ne sont pas disposés ou en mesure de faire le travail requis
- Passent tout leur temps à vous dire pourquoi ‘vos idées’ et ‘vos conseils’ ne fonctionneront pas
- Drainent votre énergie et vous font redouter les prochains RDV de travail
C’est plus qu’embêtant, c’est dangereux pour l’existence même de notre structure. Mais dans le même temps, lorsqu’on est confronté à une période creuse et qu’on doit absolument avoir de nouveaux clients, comment faire pour en trouver qui correspondent vraiment à nos attentes ? La réponse à cette question n’est pas si évidente que ça, mais peut être qu’elle nous indique juste de repartir aux fondations de notre activité. Pour avoir un peu plus de clarté sur cette question, il conviendrait de savoir clairement ce qui fait qu’ils correspondent à notre activité !
Après tout, quand on a une bonne connaissance du type de client qui convient à notre activité et qui nous facilité la vie, il devient plus aisé de le reconnaître lorsqu’il franchit la porte. Du moins j’en suis convaincue. C’est aussi la raison pour laquelle il s’avère important de travailler régulièrement sur son client idéal.
La peur semble émettre des interférences dans notre capacité à créer
Et ce qu’on pourrait vraiment nous en tenir rigueur ? Avec des profits en baisse, il semble pertinent de se retirer des affaires.
Les moyens manquent pour investir du temps et de l’argent dans la conception de nouveaux services/produits pourrait-on penser. Alors, on recycle de manière machinale ceux qui existent déjà.
C’est plus simple et au moins on y passe moins de temps. Tout en espérant un meilleur résultat financier. Il est possible en effet que cela vous apporte un (court) répit financier. Mais cela n’impactera que rarement votre estime de soi ou encore votre réputation.
C’est probablement par peur qu’on n’essaye même pas de penser à un nouveau produit/service. Pourquoi y accorder du temps et de l’argent pour potentiellement être déçu ? Encore une fois dans ces moments-là il ne nous vient que rarement à l’esprit d’aller demander directement poser la question à nos clients. « Comment est-ce qu’on pourrait les aider au mieux en ce moment ? » ; « où est ce qu’ils en sont dans le développement de leur activité en ce moment ? ».
Ce qu’il faut retenir de l’impact de la peur quand on est sur le chemin entrepreneurial
Finalement, ce qu’il semble important de garder en tête dans ce genre de situation c’est que si vous avez l’impression que votre entreprise est dans une mauvaise passe, c’est qu’il est temps de prendre du recul. De se demander ce qu’on veut vraiment. La réponse pourrait surprendre.
Nous savons ce que nous sommes censé vouloir (plus d’argent, plus de clients, etc.), mais ces choses nous rendent-elles réellement heureux ? Ou sont-elles simplement le résultat de ce dont nous pensons avoir besoin ? (En fonction de notre culture, situation personnelle ou même expériences de vie passées). Si cela ne nous rend pas heureux, il est peut-être temps de changer la donne.
Il ne s’agit pas seulement de gagner de l’argent, mais de créer de la valeur pour vous-même (et pour vos clients). Il s’agit aussi de savoir comment nous gagnons de l’argent et comment nous traitons nos clients dans le processus. De manière plus concrète encore, il s’agit de connaître votre public et de lui donner ce dont il a besoin, exactement au moment où il en a le plus besoin. Pour ce faire il est tout aussi important de connaitre son client/prospect idéal et son niveau de conscience.