Pour le dernier article de l’année, je tenais à faire un point sur la gratitude. Ce n’est pas un exercice facile mais c’est assez tendance en fin d’année. Les gratitudes accompagnent d’ailleurs assez bien les bilans de fin d’année.  

Selon Larousse la gratitude se définit par la  « Reconnaissance pour un service, pour un bienfait reçu ; sentiment affectueux envers un bienfaiteur »

La gratitude ressemble donc à ce qu’on appelle aussi appréciation. La capacité d’exprimer (ressentir ?) de la reconnaissance pour les points positifs de se présentent à nous.

Cette capacité semble influer sur notre état d’esprit. Notamment en nous permettant de nous focaliser sur les bienfaits de notre vie, et non sur les aspects manquants ou négatifs. Une application presque philosophique de la vie qui fait un bien fou quand on a tendance à ne pas être dans ses baskets, ou lors d’une grande période de stress.

Selon certaines études, il semblerait qu’exprimer sa gratitude favoriserait l’estime de soi, augmenterait notre énergie et notre détermination à agir. Des éléments qui jouent clairement en faveur de la productivité. La gratitude aide aussi sans doute à renforcer les liens dans une équipe de travail (apprécier les efforts des uns et des autres booste le moral des équipes et permet de poser des bases de travail saines)

1️⃣ Les avantages de pratiquer la gratitude

Vous ne l’aurez sans doute pas manqué, les journaux de gratitude sont tendances. Aussi tendance que les techniques qui aident à voir la vie du ‘bon côté’. Parmi les avantages d’une pratique régulière de la gratitude, on retrouve les points suivants (validés par des études et recherches scientifiques) :  

  • L’amélioration du sommeil : il parait qu’en exprimant régulièrement sa gratitude, on s’assure d’un sommeil réparateur et profond  Psychosomatic Research 
  • Le développement de son cercle social : être poli, respectueux et démontrer son appréciation aiderait à se faire des amis étude publiée en 2014

2️⃣ Le journal de gratitude

Tenir un journal de gratitude permet de faire le point sur ce qu’on a apprécié dans la journée. Les petites victoires ou joies, comme les grandes. Écrire les choses qui nous arrivent présente des vertus quasi thérapeutiques, on le sait aujourd’hui. En se basant sur cette hypothèse, il est possible qu’en écrivant les évènements survenus dans la journée, on arrive à y percevoir le coté positif à chaque fois.

Pratiquer la gratitude au quotidien 

Ce n’est pas un exercice que je maitrise mais il se trouve dans la liste des challenges de l’année à venir. Si comme moi vous n’en avez pas l’habitude de cet exercice, le net regorge de pistes et rituels à mettre en place pour que cela devienne une habitude. En voici quelques- unes que je trouve intéressantes à explorer :

  • Faire un mood board de la semaine avec des collages ou dessins de gratitude (vous pouvez utiliser canva pour le faire, c’est assez intuitif et facile à prendre en main) 🖼
  • Intégrer les moments de gratitude en famille (lors du repas ou encore au moment du coucher par exemple) 🤗
  • Jouer à trouver la bénédiction cachée dans chaque situation difficile (non pas qu’il faille nier la situation mais dans le même temps faire émerger la leçon apprise) 🙌
  • Tenir un journal de gratitude (bien entendu !). L’utiliser quotidiennement pour en faire une habitude. Faire des bilans réguliers (fin de semaine ou de mois) nous permettra de nous rendre compte de la richesse des moments qui nous font du bien dans notre vie 🙏🏾
  • Relire la liste des gratitudes précédemment renseignées ou celle du jour. Il y a fort à parier qu’il y aura un léger mieux au niveau du moral ☺

3️⃣ 3 points qui peuvent aider à tenir un journal de gratitude

  1. Le choix du format est vôtre 👍

De manière manuscrite (papier, crayon, stylo et feutres en main, vous êtes prêt à en découdre) ou digitale (support numérique en mode word, ppt ou pdf remplissage), choisissez le format qui vous convient le mieux. Évidemment, il n’y a pas d’obligation ou de marche à suivre, c’est vraiment comme vous le sentez. Un mix est même possible. Un peu comme avec les agendas finalement.

  • La régularité est la clé  📅

Pour que la magie de la gratitude prenne, il semble important de régulièrement coucher ses retours sur le format choisi. C’est cette régularité qui va permettre d’en faire une habitude. Pourquoi ne pas introduire le remplissage de notre carnet dans une routine du soir ? du week-end ? En plus vous aurez davantage conscience des petits moments de gratitude et de joie que vous cumulez au fil des semaines.

Si comme moi vous avez du mal avec les routines, vous serez peut-être plus à l’aise d’écrire dans votre journal une fois par semaine. Pourquoi pas pendant votre « ME-TIME » ?  

  • Inspiration et imprévus agrémenteront le chemin 🎁

Les jours se suivent et ne se ressemblent peut-être pas… Et ce n’est pas grave. Remplir un journal de gratitude n’est pas une injonction. En général on émet des suggestions pour aider à le remplir (notamment dans les versions papier), mais aucune recette à suivre à la lettre. Vous trouverez certainement au fil de l’eau ce qui vous sied le mieux. Dans tous les cas, soyez indulgent envers vous-même.

Il est possible de ne pas tout de suite cerner ce qui pourrait nous avoir ravi dans la journée. Ce n’est pas grave ! prenez le temps de vous demander ce qui vous a paru le moins triste/frustrant dans votre journée du coup. Et si vous notez aussi ce qui vous contrarie, notez bien les raisons pour lesquelles cela vous chagrine. Écrivez les choses comme elles vous reviennent en mémoire, sans pression. Vous pouvez même mettre un signe ou un astérisque sur les actions imprévues qui vous ont donné le sourire ou reboosté. Vous y découvrirez peut-être une constante.

En faisant moi-même l’exercice sur les trois derniers mois, je me suis rendu compte que j’apprécie vraiment de recevoir une carte, une lettre avec un mot gentil ou des nouvelles de mes proches. Beaucoup plus qu’un email. Je n’y avais jamais fait attention mais en général après je suis regonflée à bloc pour au moins deux semaines.   

4️⃣ Les 5 points à penser qui favorisent la gratitude


Comme évoqué dans le précédent point, je me suis récemment rendu compte que recevoir des courriers par la poste me redonnait systématiquement le sourire. Ce n’est plus tellement à la mode de s’envoyer des lettres manuscrites mais ça fait toujours plaisir et ça change fortement des factures. Tout un symbole.

Parmi les outils qui favorisent la gratitude, certains valent le détour. À tester rapidement (on ne sait jamais, ça peut changer une vie !) :  

Se rédiger une lettre

Une version adaptée de la fameuse lettre à écrire pour votre MOI enfant ou futur. Cette fois, vous l’écrirez pour pouvoir relire à chaque fois que vous vous sentirez envahi par le doute. Exprimez votre reconnaissance pour vos talents, vos atouts, réussites et les résultats que vous avez atteints sur le mois, le trimestre ou l’année écoulée.

Pourquoi pas en faisant le bilan de l’année ?  Avant de prendre les fameuses résolutions de nouvel an ? il y a fort à parier que ça pourra vous rebooster durant l’année à venir.

Cet exercice ressemble un peu à celui de la Cover-Story dont nous avions déjà parlé dans cet article. À tester absolument !

Exprimer sa gratitude

Dans le point précédent, vous l’avez fait par écrit et à votre destination. Il s’agit donc ici d’exprimer sa gratitude envers les autres. Ce n’est pas toujours évident à faire et certaines cultures sont très pudiques. Ce qui pourrait expliquer la réticence de nombreuses personnes mais en passant au-delà, dire merci à ceux qui nous soutiennent au quotidien s’avère un peu plus qu’une bonne action. Idéalement le leur dire à eux mais aussi le faire savoir aux autres car on ne communique pas que pour faire des critiques. Comme on le dit souvent, ça va de soit… mais ça va mieux en le disant !

Démontrer sa gratitude

Quelques fois, les actes valent mieux que les mots. Il est tout à fait possible de faire part de sa gratitude à travers des actes révélateurs. Que ce soit pour soi-même ou pour les autres, c’est une habitude qui s’intègre assez bien dans notre quotidien. Non pas qu’il faille prendre la place du père noël, il fait très bien son travail. Mais au quotidien, à défaut de le dire, on peut montrer sa gratitude par des actes concrets.

Exemples :

  • Envoyer un mail de remerciement à vos collaborateurs pour un projet bien mené
  • Amener le petit-déj ou le gouter pour exprimer votre gratitude à votre équipe
  • Envoyer des cadeaux clients pour les remercier de leur confiance
  • S’accorder une récompense, une chose qui vous fait plaisir pour vous remercier d’être allé jusqu’au bout de vos engagements (en plus ça motive grave !!!)   

Il y’a des moments dans lesquels il nous est difficile d’exprimer notre gratitude quand on n’en a pas l’habitude. Non pas parce qu’il n’y en a pas mais parce que nous sommes en colère, dans le rush d’une situation ou encore avons l’esprit assombri par les coups de la vie (pro et/ou perso).là aussi quelques pistes de solutions sont intéressantes pour renverser la tendance.

Éviter de se plaindre tout le temps

Se plaindre est souvent un réflexe (je plaide moi aussi coupable, je suis une râleuse professionnelle). À chaque coup dur, l’une des premières choses qu’on fait est de se plaindre. Même si ça ne change rien à l’équation, je crois que ça permet d’extérioriser ce qu’on ressent sur le moment. Bien entendu, le faire tout le temps est néfaste et anxiogène. Alors une fois que ces ‘situations’ arrivent, essayer de ‘timer’ le moment où vous allez vous plaindre. Genre je t’accorde 10 mn pour râler puis après on cherche une solution au problème, des personnes ressources pour le résoudre, bref on passe à l’action pour assainir la situation.

Pas simple de le faire (oui j’ai testé) mais en vrai, ça change la vie ! je ne le fais pas depuis longtemps mais j’apprécie de plus en plus cette technique.

Accepter les défis de la vie

 De nombreux adages nous présentent l’échec et les soucis de la vie comme des opportunités de mieux faire, des occasions de tester une nouvelle solution, ou encore des leçons de vie à retenir. Ce n’est pas toujours facie à faire car la déception et la peine sont bien présentes. Avec une fâcheuse tendance à se dire « il n’y a qu’à moi que ça arrive » Cependant, en acceptant que la vie est faite de challenges qu’on peut relever ou pas, on s’en forge une autre perception. On apprend à faire face aux obstacles.  Après tout malgré l’ensemble des obstacles que la vie a mis devant vous, vous êtes toujours debout. Chancelant parfois mais debout ! alors si ça ne mérite pas une gratitude ça … je ne sais plus 🤷‍♀️

Être reconnaissant envers soi-même et les autres permet d’appréhender la vie beaucoup plus sereinement. Les difficultés prennent une couleur positive et deviennent des opportunités pour grandir, se développer et apprendre. En réalité, la gratitude est une stratégie de COPING (adaptation) qui a fait ses preuves. Une stratégie de faire-face aux crises. Une manière de générer du calme au milieu d’une forte agitation.

les éventuels freins à la gratitude

5️⃣ Les éventuels freins à la gratitude

Il faut se l’avouer, il y a des moments où la gratitude est difficile à maintenir. La tendance montante à la positivité à tout prix peut s’avérer pesante. Parmi les injonctions sociales et culturelles du moment, on retrouve des éléments qui à termes nous freine dans la mise en pratique de la gratitude :   

  • L’injonction du verre à moitié plein : Arriver à voir le positif en chaque chose n’est pas simple. Même si la tendance est à la positivité, il ne faut pas nier le caractère dramatique de certaines situations. On s’oblige de plus en plus à ‘penser positif’ mais cette injonction présente un biais significatif, celui d’ignorer les signes qui alertent d’une situation délicate.

Dans tous les cas, si le verre est à moitié plein c’est qu’il est aussi à moitié vide 😒 il est important de prendre les choses dans leur globalité.

  1. Se lamenter OK mais pas trop quand même il reste des choses à faire dans la vie
  2. Réfléchir à s’il faut vraiment le remplir pour être heureux (ça c’est peut-être d’ailleurs à décider avant de commencer les taches d’un objectif)
  3. Si oui, comment faire pour avoir le reste du verre plein donc (ou le tiers/quart manquant pour être satisfait)  

D’ailleurs ne faudraitil pas d’autres indicateurs à ce verre ? c’est la moitié ou rien ?   

  • Le déni des émotions négatives : une grosse erreur à mon sens. Aussi vrai que l’équilibre il faut de tout pour faire un monde, pour la paix de l’esprit, toutes les émotions ont un rôle à jouer.

Quand on console une personne qui déprime, on lui offre du soutien moral, une oreille attentive et une épaule sur laquelle pleurer et s’appuyer. Le tout en validant ses émotions, en lui accordant le droit d’être en colère ou triste. Le ‘soi positif toi aussi’ n’apportera pas plus de solutions et peut braquer la personne.

  • L’encouragement à la passivité : ‘Pries pour telle chose ça va arriver si tu pries fort’, ou encore ‘si c’est écrit que c’est pour toi ça t’arrivera, aucune crainte à avoir’… ces deux affirmations sont peut-être vraies mais si le protagoniste ne pose aucune action dans sa vie, ce qu’il attend ne risque pas d’arriver. Avoir la foi c’est bien, y ajouter l’action c’est certainement mieux.

On a rarement fait apparaitre des fleurs en ordonnant aux graines de pousser.

Les plus avancés d’entre-nous saurons quelles astuces mettre en place pour avoir de belles boutures. Pour le reste, on se contentera de l’arroser, veiller à ce qu’elle ait de la lumière.

 Pour les êtres humains c’est la même chose : nous ne pouvons pas nous contenter de dire aux gens de ne plus être tristes ou de refouler leurs pensées négatives. Nous avons les connaissances et les moyens aujourd’hui d’accompagner ces moments pénibles alors allons-y. Écoute active, empathie, support… Nous pouvons même partir de ces pensées négatives, valider leur existence mais surtout trouver le moyen d’en faire un outil d’alerte ou d’analyse pour la suite. C’est aussi une gratitude.

Je valide pour ma part cette manière de faire car elle accorde la place à l’ensemble des sentiments qu’on peut rencontrer dans sa vie. Il s’agit d’un tout, et c’est quand même mieux pour les gratitudes, d’avoir une vue d’ensemble de la situation.  

Ayant terminé cet article, je suis reconnaissante envers moi même d’avoir tenu cette année encore (ce n’était simple pour personne). Mettre des mots sur cette notion de gratitude m’a permis d’en savoir davantage et de remettre du sens dans les actions que je mène au quotidien. J’espère qu’il en sera de même pour vous.

On refait le point dans 1 an ?